CHRONIQUES
D’UNE REVOLUTION
ORPHELINE///

Un voyage dans la Syrie des années 2011-2013, d’après les textes de Mohammad Al Attar

Online
Tu peux regarder la caméra ?
Youssef est passé par ici

Première 2017,
Théâtre Paul Eluard de Choisy-le-Roi

CREDITS

Traduction : Jumana Al-Yasiri et Leyla-Claire Rabih
Mise en scène : Leyla-Claire Rabih
Scénographie : Jean-Christophe Lanquetin
Collaboration artistique : Catherine Boskowitz
Conseil artistique : Jumana Al-Yasiri
Assistanat à la mise en scène : Philippe Journo
Assistanat à la scénographie : Maxime Chudeau
Création sonore : Anouschka Trocker 
Régie générale :  Anthony Dascola

Avec Soleïma Arabi, Wissam Arbache, Eurydice El-Etr, Leyla-Claire Rabih, Grégoire Tachnakian, Elie Youssef

La traduction de « Tu peux regarder la caméra » a reçu le soutien de la Maison Antoine Vitez.
La traduction de « Tu peux regarder la caméra » est lauréate de l’Aide à la création du CNT.

Images vidéo : Catherine Boskowitz
Réalisation / Montage : Thomas Bart

PARTENAIRES

Production / diffusion : Luc Paquier, Whoperforms Production Berlin

Production : Grenier Neuf.

Coproduction :
Théâtre Dijon Bourgogne, MC93 – Maison de la Culture de Seine-Saint-Denis, Théâtre de Choisy-le-Roi Scène conventionnée pour la diversité linguistique.

Avec le soutien de :
la Ville de Dijon, la Région Bourgogne Franche-Comté, la DRAC Bourgogne Franche-Comté, l’Institut français, la Spedidam, Les Rencontres à l’Echelle – Compagnie Les Bancs Publics, la Compagnie ABC, l’Institut Français du Liban, le collectif Zoukak à Beyrouth (Liban), la Maison Antoine Vitez, Mansion, le Centre Français de Berlin (Allemagne), Moussem, Centre Nomade des arts (Belgique), Scènes du Golfe Théâtre Vannes – Arradon et La Filature Scène Nationale, Mulhouse.

En mars 2011 le peuple syrien se soulève, se révolte, secoue la chape de plomb d’une dictature de plus de 40 ans. C’est le début d’une répression implacable, d’une guerre civile inouïe, d’un conflit régional meurtrier dont nous n’avons pas vu la fin.
La première année, la violence de la répression m’atteint en plein visage. Je suis française et je suis attentive aux aspirations démocratiques d’un peuple. Je suis syrienne et j’ai grandi à l’écart des replis et des non-dits d’un régime totalitaire. Lors de mon dernier voyage en 2009, j’ai fait une demande de papiers syriens, de papiers d’identité, pour un pays que je connais si peu, et dont je parle si mal la langue. Peu à peu la Syrie, la révolution syrienne, le désastre syrien s’imposent au cœur de mon travail artistique.

Lorsqu’en décembre 2013, je découvre, au fil de mes échanges avec Jumana Al-Yasiri, les textes de Mohammad Al Attar, la situation en Syrie est grave mais permet encore de nourrir un espoir de résolution. Il m’apparait immédiatement indispensable d’en rassembler trois dans un même spectacle pour répondre à la nécessité de rappeler ce que les évènements historiques et les évolutions géostratégiques ont tendance à effacer : comment ça a commencé. Quel processus conduit un pays d’un soulèvement révolutionnaire à une guerre civile ? J’intitule cette trilogie « Chroniques d’une révolution orpheline ».

Chacun de ces textes constitue une fenêtre sur un moment historique particulier : les premières manifestations, la volonté de s’engager malgré la répression, les partitions de la société civile. Il s’agit d’un voyage dans le temps et dans la complexité des situations politiques. Il s’agit aussi d’un voyage à travers différentes formes d’écriture théâtrale, du simple échange de mails dans Online, au théâtre intimiste dans Tu peux regarder la caméra, pour aller vers le road-movie dans Youssef est passé par ici. La matérialité des contextes et des évènements évoqués est indissociable des images que ces différents textes convoquent de manière très singulière. Il s’agit d’un travail sur la place de l’image dans la représentation et dans nos représentations.

Nous avons travaillé pendant plus de trois ans à monter, traduire, élaborer ce projet. Toutes les difficultés que nous rencontrons (de programmation, d’engagement, d’exils des artistes avec lesquels nous souhaitons travailler, de réactions post-attentats en France) nous poussent à nous poser la question du récit. Dans la mesure où je rassemble ces textes, où je rappelle ces évènements, c’est moi qui en fais le récit. Comment raconter une histoire en train de se faire et dont notre perception varie au fur et à mesure des évènements meurtriers là-bas comme ici ? Comment est-ce que je traverse cette histoire et comment cette histoire me traverse ? Quels récits proposer face aux évènements de l’histoire ? Quels allers-retours entre le réel et la fiction, entre la petite et la Grande histoire ? Comment à ces trois textes de théâtre viennent se superposer peu à peu un entrelacs personnel de souvenirs, de perceptions, de réflexions d’une situation historique inédite et d’un pays fantasmé. Plus nous avançons dans la construction de ce projet, plus la guerre avance dans la destruction de ce pays.

J’ai invité plusieurs artistes à réfléchir avec moi autour de ce projet. Les regards de Catherine Boskowitz, de Jean-Christophe Lanquetin, de Philippe Journo, d’Anouschka Trocker questionnent mes perceptions, enrichissent les formes de représentation. Ensemble nous en faisons un voyage qui tente de reconstituer un processus historique autant que d’interroger un processus de construction identitaire.

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Les textes constituant la trilogie

Online

Un échange de mails raconte l’enthousiasme du début du soulèvement
Damas printemps 2011, un jeune manifestant raconte par mail à son amie, étudiante à Paris, la mobilisation de la jeunesse et les manifestations du printemps 2011. Face aux arrestations des amis communs, quelles sont les stratégies pour se mettre à l’abri, ne pas se démobiliser et déjouer la peur ? Soudain, la communication est interrompue. La jeune fille apprend que son ami aussi s’est fait arrêté.

Tu peux regarder la caméra ? 

Un théâtre intimiste décrit les bouleversements individuels
Damas, automne 2011. Le soulèvement syrien se heurte à une répression brutale. À défaut de pouvoir s’engager directement, Noura, jeune femme issue d’une famille privilégiée, entreprend de collecter des témoignages de manifestants arrêtés par le régime de Bachar El Assad et enregistre le récit de leur détention. Elle voudrait que cette démarche documentaire soit sa contribution à la révolution en cours : il faut que les gens « sachent ». Mais que veut dire « documenter » dans une telle situation ? Les interviews et les récits personnels qu’elle récolte lui demandent un engagement plus important que celui qu’elle avait imaginé. À travers le prisme de la caméra, la frontière entre le témoignage et le récit se brouille.

Ce texte se penche sur une démarche documentaire, mais son intérêt dépasse de loin l’aspect documentaire. Dans son envie de témoigner, Noura est confrontée à une dissymétrie d’expérience : elle ne peut que transmettre ce que d’autres ont vécu. Au fil des entretiens, les ex-détenus déplient leur besoin de témoigner en même temps qu’ils interrogent le bénéfice qu’ils tirent de ces récits, parfois douloureux. La force cathartique du théâtre fait ici levier et donne à ce texte une dimension particulière : le récit, la mise en doute des propos, la répétition et la réinvention du récit sont autant de moyens qui permettent de mettre à distance l’expérience traumatique. Le théâtre est ici espace de liberté mais aussi de libération.

Youssef est passé par ici

Un road-movie à travers un pays en pleine désagrégation
Syrie, août 2013, Youssef un activiste syrien se rend clandestinement dans l’est de la Syrie, sous contrôle islamiste pour aider les populations civiles. Par mail, il annonce à ses amis son retour à Beyrouth, avant de disparaître. Quelques jours après, son ami Farès entre en Syrie via la frontière turque et part à sa recherche. Après six ans d’exil, il découvre à la fois un pays dévasté par la guerre et un tissu social en décomposition. Il prend la mesure des ravages de la guerre civile, des destructions humaines et urbaines. Les divers courants révolutionnaires qu’il rencontre n’ont ni les mêmes buts, ni les mêmes moyens. Qui détient la légitimité de la révolution ? Qui représente le peuple ? Que construire après ? Les débats font rage, comme les combats, mais constituent sans aucun doute les fondements d’une réflexion démocratique.

17 mars 2017

Première le 17 mars 2017 à 20h au Théâtre cinéma Paul Eluard de Choisy-le-Roi

25 mai 2017

du 25 au 27 mai 2017 au Festival Théâtre en Mai à Dijon

21 octobre 2017

le 21 octobre 2017 au deSingel à Anvers

2 février 2018

du 2 au 10 février 2018 à la MC93 de Bobigny

16 avril 2018

Les 16 et 17 avril 2018 au Festival Terres de Paroles, Rouen

15 mai 2019

les 15, 16 et 17 mai 2019 au Maillon – Théâtre de Hautepierre, Strasbourg

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